Oeil pour oeil

Invité

Elle était restée un moment devant l'entrée du château d'Aix vexée et humiliée. Elle avait essayé de s'instruire faisant confiance à ceux qui étaient venus vers elle mais elle s'était rendu compte que c'était souvent intéressé... Le Pegasus avait eu des gestes déplacés comme si lui apprendre l'économie devait être payé en nature ; les conseillers en poste lui graissaient la patte pour tenter ensuite d'attirer la pauvre aveugle dans leurs magouilles politique. Historis était de moins en moins dupes et commençait à se rendre compte que son image d'innocence était recherchée pour des fins politiques...

Une seule personne lui avait semblé être honnête, lui avait donné confiance. Le souvenir d'une voix qui avait su la séduire. Elle demanda alors à un garde s'il savait où elle pourrait trouver l'avocat en question mais on lui fit comprendre que les rares salles où il pouvait se trouver était interdite d'accès pour elle... Elle lui aurait écrit sans aucun doute si elle avait pu mais elle dût rester plusieurs jours à juste songer de temps à autre à lui et aux attitudes fausses auxquelles elle devait faire face... Comment allait elle faire pour apprendre le monde ?

C'est finalement par un curieux hasard qu'elle entendit que l'avocat se présentait pour être comte dans le parti LPL... Elle ne connaissait rien aux partis mais elle faisait confiance à cet homme. Aussi, par une soirée marseillaise où elle s'aperçut encore que les hommes ne pensaient qu'à abuser de son handicap, elle quitta la ville à la recherche des locaux du parti... Ce ne fut pas une mince affaire et il lui fallut combattre sa timidité pour demander de l'aide aux passants ; mais elle finit tout de même par se retrouver à l'entrée d'une bâtisse qu'on lui indiqua être la bonne....

Elle hésitait.
Elle n'était pas vraiment là pour faire de la politique, elle ne le souhaitait pas... Elle voulait apprendre, comprendre comment était ce monde qu'elle ne voyait pas. Elle voulait trouver une personne à qui faire confiance... Elle voulait croire en l'homme comme elle croyait en le Très Haut - n'était-ce d'ailleurs pas pour ça qu'elle rêvait secrètement d'un joue servir l'église ?
Une chose n'était toutefois pas logique...

D'un pas plus qu'hésitant elle s'avança tout de même la canne de bois devant elle, espérant tomber sur quelqu'un.

Admin Messages : 229 Date d'inscription : 22/07/2011

Vitryol qui était occupé avec Bubu entendit, juste après l'avoir envoyé vers la salle adéquate, une sorte de toc répétitif sur le sol. Intrigué il regarda dehors et n'aperçut rien dans un premier temps.

Devant le son persistant qui semblait se rapprocher, Vitryol sortit sa panse un peu plus loin et discerna une ombre avec une canne.

"Un mendiant" songea-t-il.

Puis à y regarder de plus près, Vitryol cru reconnaitre une silhouette connue. Une femme... Avec une canne... Pas banal.

"Mais c'est... L'aveugle qui est venue pour des conseils juridiques... Et qu'on voyait de temps en temps en salle des doléances... Historis!"

Il sortit complètement, effort mirobolant s'il en est.

Chère Historis, bien le bonjour. Quel bon vent vous amène en ces lieux?

"Aveugle... Aveugle elle est!!!

Oups pardonnez moi. Vous me reconnaissez? René-Gilbert, l'avocat.

Invité

Il ne lui fallut qu'un quart de seconde pour savoir qu'elle avait frappé à la bonne porte. La voix de l'avocat, celle-là même qui, pour une raison qu'elle ne s'expliquait pas, lui plaisait tant se fit entendre.

Elle répondit sans le savoir à son sourire ; sourire qui fut aussitôt remplacé par un air gêné. Maintenant qu'elle était là, elle se rendait pleinement compte de son ridicule : se présenter à un parti juste pour le voir lui, qui avait sans doute autre chose à faire...

Il n'est guère besoin de vous présenter, je reconnais tout à fait votre voix. Je l'aime bien.

Une franchise plus naïve c'est possible ? Quoiqu'il en soit elle n'y connait rien et cherche juste à présent comment expliquer sa présence ici puisqu'il est trop tard pour faire demi tour.

Je... Elle prend une longue inspiration. Je suis perdue... et je commence à me méfier de tout le monde....

Schtroumpfette Messages : 291 Date d'inscription : 17/07/2011

Manon le coeur sur la main s'approche.

Vous êtes perdue ? Je vais vous raccompagner chez vous.

Prenez mon bras, tout ira bien.

Schtroumpf Messages : 448 Date d'inscription : 21/07/2011

Charly pleurait de joie en voyant Manon si gentiment offrir son aide à une personne si faible, et perdue.

Que Vous êtes bonne, ma Mie !

Reconduire la jeune fille chez elle, quel beau geste !

Notre ami Vitryol ira certainement lui rendre visite chez elle.

Mais que nous sommes gentils...je m'épate !

Invité

N'importe qui aurait entendu les sarcasme et comprit que sa présence n'était pas souhaitée... n'importe qui sauf Historis qui était juste désolée pour eux qu'ils aient mal interprété ses propos. Elle aurait pu sauter sur l'occasion pour ne pas se rendre plus ridicule encore face à l'avocat mais elle n'avait perçu qu'un quiproquos et aussi répondit-elle dans ce sens.

Oh... veuillez me pardonner, je me suis mal exprimée... je ne me suis pas perdue en venant ici.. je suis perdue... euh... comment dire... je suis troublée voilà ce que j'aurai dû dire.

Puis s'adressant de nouveau à l'avocat.

Je vous dérangez peut être ?

Elle ne disait point cela suite aux propos du couple mais bien parce qu'elle se souciait de ne point déranger cet homme.

Schtroumpfette Messages : 291 Date d'inscription : 17/07/2011

Manon regarde ahurie la jeune femme.

Dame, je vois très bien que vous êtes en difficulté et n'y voyez pas plus clair qu'une taupe. Je vous proposais mes services afin de vous aider.

Ce ne semble pas vous agréer.

Nous sommes ici au quartier général des LPL, des antis-marquisaux. Nous ne sommes pas dans les appartements privés du Sieur Vitryol. Vous comprenez ?

Je ne vous raccompagne donc pas, n'est ce pas ?

Elle lui sourit tout en sachant que mille pensées désobligeantes allaient jaillir dans le cerveau de la demoiselle. Elle s'en contrefichait Manon, de ce que pensait ou interprétait l'aveugle.

Admin Messages : 229 Date d'inscription : 22/07/2011

Vitryol mit sa main sur le bras de Manon. Il connaissait le tempérament de son amie.

Puis s'adressant à Historis.

Vous ne me dérangez pas mais je pense que vous n'êtes pas à la place la plus adéquate pour que nous discutions.

Il me faudrait y penser. Cependant, je serais ravi de continuer à discuter avec vous. Réellement. La salle où je vous ai fait la lecture me semble plus appropriée.

Qu'en pensez-vous?

Schtroumpfette Messages : 291 Date d'inscription : 17/07/2011

Manon rigole.

Oui. Allez zou, allez discuter en mangeant du massepain, ça entretient bien la brioche.

Mais pas ici bon sang !

Ici c'est du sérieux.

Vous avez la taverne de La Pinte Libre de l'autre côté de la rue.

Invité

Elle comprenait que selon eux elle avait fait une bêtise en venant. Des tas de remarques et d'interrogations surgirent dans un même temps en son esprit... Durant un instant elle resta interloquée et ne pipa mot... L'avocat arrondissait les angles par son discours mais elle n'avait pas assez de recul pour s'en rendre compte.

Elle sourit, par politesse et se tourna vers la porte. Elle serait bien restée murée dans son silence mais cela n'aurait pas été convenable.

Je pensais pouvoir trouver réponse à quelques questions ici, mais veuillez excuser mon audace. Je ne savais pas que venir trouver quelqu'un ici était impoli et... j'avoue en douter encore. Je ne vous dérange pas plus longtemps avec mon manque de sérieux.

Elle repartit sans un au-revoir. Il était hors de question qu'elle "revoit" ne serait-ce que parce qu'elle se sentait humiliée et ce, un peu plus qu'elle ne l'était avant de franchir les portes. Elle était tout de même amère ne sachant si vraiment elle avait été impolie.